• Biblio 1

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    Alors que tout au long de mon voyage depuis le delta du Nil jusqu'à la corne d'Afrique, je marche sur des traces aussi illustres que Joseph Kessel, De Monfreid, ou encore Rimbaud (rien que ça), bien que je n'ai lu aucun de ces auteurs (pas bien), j'ai pourtant emmené avec moi des livres excellents que je vous conseille sincèrement. C'est pourquoi, je vous en fais des petites fiches de lecture :

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    -         La marche des millénaires, de Isaac Asimov (son dernier livre) et Franck White


    Une sorte de livre d'histoire qui retrace très simplement l'évolution humaine depuis l'apparition de l'Homme jusqu'à aujourd'hui, mais aussi en essayant d'imaginer ce que pourrait être le 3ème millénaire. Bon, des fois y'a des suppositions légèrement tirées par les cheveux, d'après moi, mais c'est extraordinairement intéressant.


    -         Flash, de Charles Duchaussois


    L'autobiographie de Charles pendant un peu moins de 2 ans, depuis qu'il a commencé, en 1968, le business de la drogue au Liban, jusqu'à son rapatriement sanitaire de Katmandou, devenu complètement junkie, en passant par un hermitage dans l'Himalaya. Il a vécu des aventures incroyables et loin d'être une apologie de la drogue, au contraire, il en parle en tant que consommateur détruit par elles.


    -         Le talon de fer, de Jack London (celui par qui, je me suis baptisé : Koolau)


    Ce livre, le grand Jack l'a écris en 1908. Il y écris un journal, retrouvé par les humains en 2600 et quelques, écris en 1932 par une femme dont le mari, activiste politique, vient d'être assassiné. Elle y raconte leur rencontre, son combat politique et le massacre de leurs idées par le monde aristocratique moderne (Aries je suis sûr qu'il te plairait, de même à Florent du MUR : mais je pense qu'il le connaît déjà). Excellent, visionnaire mais à remettre dans le contexte dans lequel il a été écris.


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  • J'ai vu 4

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    J'ai vu qu'on a beau décider c'qu'on veut, on fini toujours par céder devant la vie, le destin, appelez ça comme vous voulez.


    J'ai vu qu'putain les femmes décidément vous faites chier, le 11 juillet, j'ai vu qu'c'était l'anniversaire de Léna, ses 30 ans, le matin elle est venu m'voir dormir après avoir lu mon petit mot et ça m'a réveillé, j'ai vu qu'c'était la dernière fois que j'la voyais sourire, le soir elle est rentré en pleurs, et est resté la nuit à pleurer dans sa chambre. Le lendemain, j'ai vu qu'elle a commencé à m'faire des reproches bidons à tout va et qu'elle était pas allé au boulot, j'ai vu qu'alors que la veille elle voulait que je reste au moins jusqu'à sa fête le 13, d'un coup, ça avait changé, j'ai vu qu'quand j'lui avais demandé, elle répondait non sans conviction, j'ai vu qu'j'ai repris la route au pied levé.


    J'ai vu qu'tu m'a beaucoup aidé et que j't'en remercie mais qu'j'aurais jamais dû tant m'attarder , je suis content qu'on se soit reparlé avant qu'je parte


    C'est peut-être ça la différence entre Homme et Femme : Nous on fait c'qu'on dit !


    A la gare routière, j'ai vu une foule de fou, des conversations agressives sans raison, et sur le trajet pour Gedaref, encore des contrôles à foison. Dans le bus, j'ai vu un film bidon, d'une violence extrême et filmé à la bioman, il m'en a filé la nausée.


    A Gedaref, alors que j'avais peur de devoir y passer une nuit (c'qui m'aurait ruiné du peu de dinars qu'il me restait), j'ai vu qu'en fait, après un énième contrôle, j'ai trouvé un pick-up pour Gallabat (la frontière) immédiatement.


    De khartoum à Gedaref, j'avais vu le sable être peu à peu remplacé par une terre aride et la végétation faire doucement son apparition : de Gedaref à Gallabat, à 12 avec nos bagages à l'arrière d'un pick-up (j'ai vu que ça tient), j'ai vu une véritable explosion de vert, aussi riche qu'un arc en ciel à lui seul : du vert, clair, foncé, vivant, mort, brillant, mâte, luisant (;), ... le tout mêlé à une terre devenue entre marron et rouge : de la même couleur que le visage des gens que je vais croiser à partir de maintenant et encore ici à Djibouti.


    Le trajet aura été long, mais j'ai vu que j'ai pu sympathiser avec des soudanais (j'ai vu que dans ce coin, on appelle les blancs : Kawadia (européen en arabe) et même des éthiopiens. Je me suis vu donné des conseils pour accéder clandestinement à l'Europe et bien que je leur explique les dangers d'accès et les réalités d'une vie de clandestin, j'ai vu qu'ils continuent de prendre nos pays pour des Eldorados et à croire dur comme fer aux droits de l'Homme qui ne sont respectés qu'en présence de caméra (ce qu'ils ne veulent pas croire). J'ai vu que sur le trajet, les militaires de chaque check point prenaient un malin plaisir à emmerder les éthiopiens pour un rien : sur les 12, j'ai vu qu'on était 7 à vouloir atteindre l'Ethiopie et qu'on a été 4 à y arriver.


    La frontière c'est un pont, et après mes galères au Soudan, j'ai fais un bond en son milieu pour que la poisse ne me suive pas en Ethiopie, et j'ai vu qu'ça avait marché : j'ai eu le cul bordé de nouilles dans ce pays, alors que j'y accédait par un coin réellement dangereux : pas politiquement comme le soudan, mais plutôt du fait de la pauvreté de la population ( Lydie Richard, Attention, j'entends des rumeurs qui prétendent que Nairobi est extremement chaud sur ce point ). J'ai vu que pour entrer en Ethiopie c'aura été nettement plus simple que pour en sortir. Par contre, j'ai vu que ma première nuit aura été galère, alors que des hordes de voleurs se pressent sur mon passage. J'y ai vu, goûté et apprécié la spécialité éthiopienne que je vais manger tous les jours jusqu'à Djibouti : l'Injelo, une grande galette dans laquelle est déposé une garniture (viande, œuf, ou poisson), j'ai ainsi vu que c'est pas une légende : le piment, ça explose l'arrière train !


    Le matin de mon premier jour en Ethiopie, alors que j'attendais que mon bus parte pour Gonder, j'ai vu derrière un arbre, le lever d'un Soleil sublime, j'ai vu qu'j'ai pris ça comme un bienvenu. J'ai vu des paysages sublimes sur tout ce pays, que j'ai vu que je ne vais pas tous vous les décrire, tant j'en ai vu. Mais j'ai vu de superbes décors et j'ai vu que notre planète est magnifique.


    A Gonder, j'ai vu qu'en Ethiopie, le chômage est extrême, plus de 70% sur le pays et sûrement plus dans cette région, du coup, l'exode rural se concentre dans cette ville qui gonfle de plus en plus : et comme il n'y a pas plus de boulot dans les villes que dans les campagnes, j'ai vu des bidonvilles et j'ai vu, à toutes heures du jour et des soirées, des zonars squattés n'importe où et à l'affût de quoique ce soit, j'ai vu des gosses jouer avec des frusques sur le dos, d'autres de 2 ans ramasser des cacahuètes par terre pour les manger, j'ai vu des prostituées m'accoster, et des enfants se battre violemment, des mendiants à la pelle dont énormément sont estropiés, j'ai vu qu'il fallait que je sois prudent malgré ma volonté d'en voir un maximum, et j'ai vu qu'j'ai dû faire demi-tour devant quelques rassemblements suspects, j'ai vu qu'j'ai eu la chance de jamais me faire coincer dans les 2 sens, j'ai vu que je suis content d'avoir vu une telle pauvreté avant d'agir contre elle par <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Sant←">la Santé</st1:PersonName>, l'observer, sans pouvoir agir me permettra de mieux la connaître.


    J'ai vu qu'en à peine plus de 24 h la température avait chuté de 40 à 25 degré, mais que le soleil était toujours de plomb.


    A Gonder, j'ai bien sympathisé avec un Ethiopien qui a passé la frontière avec moi, et j'ai vu que sans lui, j'aurai pas pu m'aventurer si loin dans certains quartiers, il s'appelle Ménélik, parle un anglais à défriser <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Queen">la Queen</st1:PersonName> et est malade : une sale bronchite, depuis la frontière je l'ai foutu sous antibios et depuis il m'aide, m'évitant plusieurs arnaques et m'expliquant les logiques du pays et son principal problème : à savoir que les gens deviennent fous à force de ne rien faire. Le matin, avant le lever du soleil, j'ai vu une foule immense rassemblée devant les grilles de la gare routière, avec plus ou moins de calme, j'ai vu qu'c'est sans doute ici qu'j'ai eu le plus de chance d'échapper aux pickpockets (faut dire que j'm'étais armé contre eux).


    A partir de Gonder, et tout au long de l'Ethiopie, j'ai vu que pour tout le monde j'étais un « YU », tout le monde et surtout les enfants hurlent ça sur mon passage : c'est pas une insulte ça veut juste dire «  le blanc ».


    J'ai repris la route pour Addis Abeba et j'ai vu qu'il m'aura fallu un jour et demi pour l'atteindre. Sur le chemin j'ai vu Lac Tana : la source du Nil bleu, The Nile sea comme dit Ménélik : et j'en ai mangé un poisson. J'ai vu qu'au dessus il y avait un nuage perpétuel que l'on peut voir à des kilomètres à la ronde.


    J'ai vu que peu à peu, par montées et vallées, on prenait de plus en plus d'altitudes (Addis est à <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="2500 m">2500 m</st1:metricconverter>). J'ai vu les paysans, pieds nus, vêtus de sorte de panchos et portant des parapluies (saison des pluies oblige). J'ai vu que c'étaient de vrais forçats de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Vie">la Vie</st1:PersonName>, semblant capable de résister à n'importe quoi. J'ai vu des montagnes sublimes de toutes les formes, de toutes les couleurs, ...


    J'ai vu que l'Homme l'avait énormément modelé, et qu'en voyant tout ces terrassements, toutes ces cultures et tout ces champs, je ne comprenait pas que l'Ethiopie souffre de famine, je ne comprenait pas qu'elle puisse exporter des denrées alimentaires en laissant son peuple crever de faim, je ne comprenais pas que je voyais les sacs de riz de l'USAID, et même si je comprends suffisamment bien l'économie mondiale pour savoir qu'il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas, je ne comprends pas qu'un pays qui a tant besoin d'infrastructures cumule un tel taux de chômage. J'ai vu que je me suis demandé ce que serait aujourd'hui <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> si au lendemain de la guerre elle n'avait pas pu bénéficier d'un plan Marshall, j'ai vu que je ne comprends pas pourquoi l'ONU ne propose pas l'équivalent à des pays en développement (autrement que par de fausses promesses), parceque j'ai vu que je suis certain qu'en moins de 2 générations un pays comme l'Ethiopie pourrait se relever et rembourser ses dettes. J'ai vu qu'à un moment, alors qu'on sortait des gorges du Nil bleu (splendide), on a pris une route goudronnée par des financements humanitaires du gouvernement japonais. J'ai vu que l'Humanitaire se doit de rester une aide mais que j'ai l'impression que nombre de pays font semblant d'offrir de bon cœur pour s'ouvrir de futurs marchés financiers, j'ai vu que l'Afrique ne se relèvera jamais autrement que sous le joug des entreprises privés qui la boufferont à petit feu. J'ai vu qu'j'espère que je me trompe.


    J'ai appris que l'USAID était une rampe de lancement de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CIA.">la CIA.</st1:PersonName>


    J'ai vu la pluie, torrentielle, très courte mais qu'en peu de temps elle est capable de remplir des lits entiers, vides auparavant. J'ai vu une rivière déborder : quelquechose d'impressionant, on a été obligé de faire un détour par une route de terre.


    La nuit où on s'est arrêté à un hôtel, j'ai vu que heureusement que Ménélik était là pour parler aux mendiants qui me harcelaient parceque j'ai vu qu'ils ne te lachent pas, j'ai vu que ça m'a empêcher de trop me ballader dans Denjin (ou quelquechose comme ça).


    J'ai vu qu'en Ethiopie ils parlent l'Amarik, une langue très belle avec son propre alphabet, je crois qu'elle date de l'époque de l'Empereur Ménélik, un souverain qui n'a rien à envier aux grands rois européens. J'ai vu tous mes efforts pour parler l'arabe réduit à néant, et j'ai vu que j'avais un mal de chien à apprendre le moindre mot de cette langue.


    J'ai vu, mon cher guigui, que les mouches je déteste vraiment ça, quand c'est à moi qu'elles s'attaquent, passe encore, mais dans le bus, y avait un petit de quelques semaines qui se faisait harceler par ces salopes et que j'étais trop loin pour l'éventer, le pauvre petit, elles le lâchaient pas. J'ai vu que le deuxième jour, en plus de ça, il hurlait sans s'arrêter, j'ai compris grâce à Ménélik que c'était parcequ'il crevait de faim et que sa mère n'avait pas assez lait, et j'ai vu que du fond du bus j'étais le seul à avoir de l'eau stérile (en bouteille), je l'ai donc offert à la mère pour qu'elle en mette dans le biberon, j'ai vu les femmes se serrer les coudes pour offrir du pain qu'elles ont dilué à l'eau : j'ai vu que le petit allait mieux après ça.


    Au détour d'un virage et après avoir atteind des forêts luxuriantes que je désespérais de voir dans ce pays, j'ai vu Addis-Abeba, cette ville qui sonnait pour moi comme un Eldorado alors que je déchiffrais son nom sur la carte avant mon départ : Addis-Abeba ça veut dire Nouvelle fleur : ça tombe bien, je viens d'abandonner ma Rose qui pourrissait entre mes doigts !


    4 millions d'habitants, très étendue car quasi aucun bâtiment en hauteur, une population ultra vivante et semblant moins aux aguets qu'à Gonder. Quand on y est arrivé, Ménélik a insisté pour m'héberger : Vous imaginez ? Moi qui voulait côtoyer au maximum la population, je me retrouve inviter par un Ethiopien, j'étais aux anges (bien que je restais sur mes gardes : on sait jamais). J'ai vu que ce jour à Addis ( j'étais en retard et ne voulais plus perdre un instant) a été magique : arrivé chez la sœur de Ménélik, après avoir traverser des routes pavés dans lesquelles j'ai vu des troupeaux de moutons, au milieu de ce qui, au premier abord pourrait passer pour des bidonvilles, alors que derrière les barrière de tôle se cachent 3 à 4 minuscules maisons de 2 à 3 pièces ; on m'a généreusement offert un repas de roi, un café torréfié et mis en poudre sous mes yeux, et on faisait l'effort de me parler en anglais.


    J'ai vu qu'les femmes ne mangeaient pas avec nous mais par contre, elles nous lavent les mains et nous servent : vous devriez prendre exemple les filles ;)


    Après le repas,j ‘ai vu que Ménélik m'a accompagné (ça m'emmerdait : en dehors du fait que ça me gênait, je voulais me démerder seul, mais j'ai pas fait le difficile) jusqu'à la gare Djibouto-Ethiopienne : quand je l'ai vu, j'étais rempli de bonheur : mon objectif était là : plus qu'un ticket à prendre et un départ à attendre. Je suis entré dans l'enceinte et j'ai vu qu'elle était vide : j'ai vu qu'il y avait plus de liaison Addis-Djibouti et ce sûrement depuis belle lurette étant donné l'état des voies. J'ai vu qu'apparemment, il y aurait encore le train Dire-Dawa-Djibouti (finalement, heureusement que Ménélik est là : les Ethiopiens parlent très mal anglais, sans doute considérant le faible taux de scolarisation qu'il doit y avoir). J'ai vu qu'on a traversé un vrai bidonville cette fois et j'ai vu que je me demandais depuis combien de temps un Yu n'était pas passé par là, on a été chez le frère de Ménélik, celui-ci était au boulot, mais j'ai vu que sa femme m'a encore offert à manger puis le thé, j'y ait laissé mon sac en dos en quasi toute confiance et nous sommes allés au Sheraton hotel pour que je retire de l'argent, en chemin, j'ai vu l'oncle de Ménélik où on m'a encore offert le thé. Au Sheraton, j'ai vu qu'j'étais choqué par une telle avalanche de luxe au milieu d'une ville si pauvre. A Addis, j'ai compris que l'Ethiopie était un ancien pays communiste en voyant les monuments, j'y ai vu la vie éthiopienne, ses marchés, ses commerces, sa population, ... De retour, après une belle marche à travers la ville, chez le frère de Ménélik, je l'ai vu et j'ai vu que celui-ci doutait du fait qu'il y ait moyen d'aller de Dire-Dawa en Djibouti, j'ai vu que d'après lui, il y a eu des tensions récemment. J'ai vu c'que c'était qu'être stressé ! J'ai vu qu'j'ai décidé de partir le lendemain pour Dire-Dawa (en sacrifiant un séjour à Addis qui s'annonçait mémorable : j'ai que parfois c'qui est court est précieux), et on est rentré chez la sœur qui habite près de la gare routière. J'ai vu que Ménélik a alors encore insisté pour venir avec moi et m'aider, découragé par la galère que j'étais, j'ai vu qu'j'ai pas pu refuser.


    Ce soir là j'ai vu un orage s'approcher, je suis allé l'observer dans la rue et j'ai vu qu'j'ai déliré avec les enfants du quartier, puis, j'me suis encore fait invité à manger chez un voisin où j'ai vu un gamin de 4 ans danser comme M Jackson, j'ai vu que même stressé, j'ai rigolé comme rarement. Le soir, j'ai dormi dans le lit de la sœur et de son mari, avec Ménélik : Ce jour là, j'ai mangé 5 fois, bu 7 thés et 3 cafés, j'ai vu la générosité de la part de gens pauvres et sur-vivants, j'ai vu que j'en ai été touché au plus profond de mon cœur, j'ai vu quelque chose que j'm'attendais pas à voir, j'ai vu qu'on m'a donné alors que c'est moi qui suis venu pour ça.


    Le lendemain, j'ai vu qu'c'était ton anniversaire Kaze, et j'ai vu qu'j'ai pensé énormément à Toi, Frère, j'ai vu qu't'as 26 ans et moi bientôt 25 bon sang ! On a plus le temps de perdre notre temps, profite bien et au maximum du tien , et prend soin de Toi (et de tes poings ;), moi, j'm'occupe du mien et t'inquiète qu'à mon retour, on aura beaucoup à remettre en commun !


    Moi ce jour là , j'ai traversé une ville appelée Nazareth alors que j'entrais dans la vallée du grand rift, notre berceau à Tous, j'ai vu le désert du Météhara (je crois bien que c'est le Matahari en français mais j'suis pas sûr) j'y ai revu la châleur intense malgré l'altitude, j'ai vu un lac noir, de roche volcanique. J'ai revu une dernière montagne, toujours aussi remplie d'agriculture et de verdures. Quand on s'y est arrêté, je m'suis vu enfermé par une horde de mendiants qui m'avaient vu donné à un enfant, une vieille et un estropié, j'ai eu un mal de chien à m'en dépétrer, j'ai vu qu'c'est dur de paraître indifférent quand on ne l'ai pas. (j'avais vu ça avant lors de mes dernières vacances avec ma Rose).


    En redescendant de ces montagnes vertes, sous la pluie, j'ai vu la vue, à travers les cultures en terrassements, sur ce nouveau et dernier désert beige, où se trouve Dire-Dawa, et plus loin, tout au bout, Djibouti, son port et la mer.


    A Dire-Dawa, j'ai vu que effectivement, il n'y avait plus de train depuis plus d'une semaine, mais que les trajets reprenaient le lendemain. J'ai vu c'que c'est que la joie ! (et la chance). Le soir, j'ai vu que tous les hôtels étaient pleins et qu'il a fallu faire une bonne trotte pour trouver une sorte de bar à puttes dans un quartier excentré, j'ai vu aussi que Ménélik était tendu et j'ai compris que c'était rapport à ma sécurité, moi, Yu dans ce quartier pauvre, je suis comme le loup blanc ;) Remarque, reconnu comme le loup blanc, ça a été mon cas durant tout mon trajet depuis Khartoum, à Addis j'ai dû voir maxi 3 visages pâles (Sheraton excepté), c'est tout, j'ai vu qu'au début, j'm'en sentais seul mais que peu à peu j'm'y étais fais.


    Ce jour là, j'ai aussi vu les plans de Ménélik, il veut aller au Soudan, là avec 1000 $, il compte traverser le désert lybien et atteindre Tripoli, puis avec 1500$, il veut aller jusqu'en Italie où il croit être protégé par les droits de l'Homme. J'ai essayé de l'en dissuadé en lui expliquant ce que nous en Europe on sait de ce genre d'expédition (les vols, les mafias, les viols, les meurtres, les noyades et l'esclavage), mais j'ai vu que pour ces peuples au chômage et affamé, tu peux leur raconter ce que tu veux, tu peux pas les décourager (parceque du courage il en faut et pas qu'à moitié), pour eux, c'est leur seul chance : j'ai vu que l'espoir fait vivre et empêche de devenir fou. J'ai finalement vu qu'j'ai essayé de lui faire comprendre que son pays avait besoin de lui pour se développer, bien plus que de l'humanitaire et lui ai donné l'idée de développer une agence touristique où il pourrait faire pour des touristes un peu comme avec moi avec des visites en plus et tout le toutim', j'ai vu que ça lui a paru être une bonne idée (à mon avis plus pour économiser l'argent nécessaire à son projet qu'autre chose), alors il m'a donné l'e-mail de son frère en attendant d'avoir le sien et si l'un d'entre Vous veut aller en Ethiopie contactez moi, je ferais circuler.


    Le soir, on s'est bu une bière ensemble, je l'ai payé pour tous les services qu'il m'a rendu et pour son trajet retour, et lui est donné encore quelques médicaments.


    J'ai vu que cette dernière nuit passé ensemble, il n'a pas toussé, je crois qu'il est guéri.


    J'ai vu qu'j'allais oublié de vous dire que j'ai vu que les femmes éthiopiennes sont absolument magnifiques, une peau plus rouge que noir, des traits fins, un nez droit, des lèvres pulpeuses, elles pourraient te rendre fou d'un simple regard, réellement, elles sont somptueuses.


    Le lendemain, levés de bon matin et après avoir acheté mon ticket (en 1ère, ce qui n'est pas du luxe), j'ai vu les réfugiés somaliens faire la queue, pour prendre ce même train que moi mais qui pour eux symbolise un tout autre espoir : celui de la survie. J'ai vu que j'imagine qu'il seront nombreux à rester devant les portes.


    J'ai vu ce train tant espérer, j'ai vu que sur le trajet, on s'est arrêté une bonne dizaine de fois sous le soleil de plomb du désert, j'ai vu tous ces villages qui n'existent que parceque cette ligne ferroviaire existe.


    A côté de moi, j'ai vu Leila (environ 19ans) et son fils : Libienne un petit de 2mois si petit et chétif que je croyais qu'il avait à peine une semaine. Ca faisait pas une ½ heure qu'on était partit, qu'en bougeant, j'ai senti une main dans ma poche et j'ai vu que mes kleenex avaient disparu, 5 mn plus tard, ils étaient revenu : j'ai vu qu'j'ai regardé Leila en rigolant et que j'ai emballé ma sacoche avec mon blouson.


    Dans le wagon, j'ai vu qu'il faisait très très chaud et j'ai vu le petit Libienne en souffrir énormément, j'ai vu qu'il n'est pas dit que je laisse un bébé mourir à côté de moi sans rien faire alors je l'ai éventé, pendant tout le trajet, à m'en filer des crampes de fou, il a tenu le coup, j'ai vu qu'j'aurai pas parié dessus.


    J'ai vu le poste frontière éthiopien, j'y ai vu des somaliens s'enfuir en courant vers la frontière djiboutienne pour l'éviter et j'ai compris pourquoi quand j'y ai vu la violence et les bastons, les douaniers frappent fièrement les somaliens qui essayent de s'enfuir sous les yeux des autres réfugiés qui se mettent à hurler, puis les emmène là où on ne peut plus les voir. J'ai été donné mon passeport (en laissant mon sac et BOMA-YE dans le wagon), quand ils ont commencé à les rendre, il y avait celui de Leila, mais celle-ci était resté dans le train pour allaiter Libienne, j'y suis allé pour la prévenir et j'ai vu que bien m'en a pris de vouloir l'aider : BOMA-YE avait disparu. J'ai vu que j'étais fou : <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="3000 km">3000 km</st1:metricconverter> à la trainer et la perdre sur la ligne d'arrivée : pas question, j'ai vu qu'on m'a dit que pendant qu'on attendait nos passeports, les douaniers montaient dans les wagons pour fouiller les sacs, et se servaient s'ils voulaient. En sortant du train, je me jette sur un douanier et en regardant au loin, j'ai vu 3 bonhommes dont un portant le sac de BOMA-YE, j'ai vu qu'j'ai foncé sur eux en me foutant royalement de leurs bâtons, j'ai vu que pas moyen de la leur faire lâcher, je me suis vu me mettre dans un état comme je me suis rarement vu et j'ai vu que ça leur plaisait pas, j'ai vu leurs bâtons se lever plusieurs fois, j'ai vu qu'ils prétextaient qu'une guitare était interdite à Djibouti, j'ai vu qu'après un long moment, j'ai réussi à la récupérer, mais j'ai vu que je pense que j'ai réussi uniquement parcequ'ils ont compris qu'il suffirait pas d'un coup de bâton pour me faire lâcher l'affaire et que même dans ce coin reculé, ça la ferait pas pour eux de bastonner un blanc : français qui plus est, aux portes de Djibouti (qui garde une affection particulière pour <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName>). J'ai vu que j'ai sauvé BOMA-YE.


    J'ai vu qu'après avoir attendu un bon moment, et laissé pas mal de somaliens, on s'est remis en route jusqu'à la frontière djiboutienne. Là, j'ai vu le bonheur, que c'est, lorsque t'as passé de nombreux jours au milieu de langues étrangères que tu comprends pas, de réentendre ta langue maternelle parlée parfaitement. Ca fait un bien fou !


    J'ai vu que comme j'étais le seul blanc, je suis passé le premier à la frontière. Alors que j'étais avec le douanier en chef à prendre mon visa, j'ai vu un douanier amener une femme en pleurs qui s'est assise sur une chaise et a commencé à faire une crise de nerf, elle s'est évanouie et commençait des convulsions. Je venais juste de dire que j'étais infirmier et ils m'ont appelé, j'ai vu que je m'en suis donc occupé avec les moyens que j'avais et ai fais de mon mieux pour la calmer, mais à son réveil, j'ai vu que j'pouvais pas faire mieux, elle était parti en crise parceque sa famille était restée au poste éthiopien. J'ai vu qu'à sa place, j'aurais crisé aussi.


    En tout cas, j'ai vu qu'il m'aura pas fallu longtemps après mon arrivée à Djibouti pour me mettre au boulot.


    Jusqu'à Djibouti, j'ai vu qu'on s'est arrêté plusieurs fois et notamment, avant la nuit, à Ali Sabieh, la grande ville de la frontière où j'ai vu le drapeau, le symbole et la devise de Djibouti : Unité, Egalité, Paix, écris en énorme à flanc de colline. Sur le chemin, j'essayais de distinguer le paysage avant qu'il ne fasse noir complet : j'ai vu que la terre était complètement désertique et montagneux, c'est dire si le développement rural va être difficile.


    Alors que le soleil était couché depuis longtemps, derrière une colline, j'ai vu le halo des lumières d'une ville, et quand en franchissant un virage, j'ai vu Djibouti de nuit. J'ai vu que j'avais réussi, que j'étais arrivé et je me suis senti rempli de bonheur, de fierté, de ... de tas de choses de sentiments et d'impressions indescriptibles.


    En arrivant à Djibouti, j'ai vu que la première chose qui m'a marqué, c'est l'odeur de la mer, je ne l'avais pas senti depuis si longtemps et j'ai vu que c'est vrai que ça régénère à plus d'un titre étant donné l'épopée que je viens de vivre.


    Sur le quai de la gare, j'ai vu Madhi, le président de lAgence pour le Développement Rural.

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    J'AI REUSSI


    Ca non plus j'aurais pas parié dessus, j'peux l'dire maintenant : j'avais une frousse de taré depuis mon départ qui parfois s'est amplifiée, parfois atténuée, mais qui a toujours été là et contre laquelle j'aurais eu a lutter tout au long de mon voyage du delta du Nil à la corne d'Afrique.


    J'me sens fort, j'me sens un Homme !


    Pourtant, c'est maintenant que tout commence !

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    Un dernier « j'ai vu » en guise de conclusion et je passe au présent, prenez soin de Vous, bonnes vacances !


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  • J'ai vu que je quittais Cairo après un dernier repas avec Lydie et Richard et j'ai vu que je savais pas si j'allais vous revoir dans quelques jours, dans quelques semaines ou dans quelques mois.
    J'ai vu le train de nuit qui va de Cairo jusqu'a Assouan, j'y ai vu des flics en vacances, dans mon compartiment, je les ai vu faux-cul, tout sourire en anglais et se foutre de ma gueule irrespectueusement en arabe, j'ai vu que meme si je parle pas leur langue, je commence a bien capter les intonations, je les ai vu partir sans regret.
    J'ai vu que j'ai fais connaissance avec Rafik, un musicien nubien qui travail dans divers hotel a Sharm el cheikh, parceque j'ai vu que le salaire qu'un egyptien (il aimerai pas que je fasse l'amalgame) peut n'avoir rien a voir entre les sites ultra touristiques et les villes de campagne (vraiment rien a voir). J'ai vu qu'on a sympathise sincerement malgre que chacun de nous ait un anglais approximatif. J'ai vu qu'il m'a beaucoup aide a faire connaissance avec cette famille que j'ai vu entrer dans notre compartiment au milieu de la nuit (2 mamas, 3 jeunes filles, et un petit garcon). J'ai vu qu'ils prenaient le risque d'une amende en venant dans ce wagon climatise parceque le petit etait malade. J'ai vu les jeunes filles me regarder de ce regard qui dit : t'as vu qu'toi tu m'plais ? Je me suis vu gene comme si j'etais encore niais, ne sachant comment reagir devant ces jolies filles voilees, et elles etaient tres jolies et j'ai vu qu'elles arrêtaient pas de me regarder, meme quand je dormais. J'ai vu qu'j'ai pas tant dormi qu'ca parceque j'ai vu qu'on a beaucoup parle, rigole, j'les ai vu rire de moi avec respect et m'apprecier, m'offrir a manger et le the. J'ai vu qu'avec l'une des filles on a fait une lecon d'allemand a defaut de pouvoir se parler en arabe ou en anglais (qui l'eu cru). J'ai vu que le voile a parfois un charme indeniable. J'ai vu le controleur accepter que les mamas et le petit reste, mais pas mes 3 Venus, j'les ai vu partir en m'faisant des petits coucous. Moins d'une ½ heure plus tard, j'les ai vu revenir et recommencer leur petit jeu. J'ai vu qu'une belle Femme a le pouvoir d'eggayer le Coeur d'un Homme rien que par ses yeux. J'les ai vu partir avec un immense regret. J'ai vu qu'malgre les galeres qui s'annoncent, s'annoncent aussi des rencontres incroyables.
    J'ai vu Assouan le temps d'une journee, j'ai vu son souk et ses rues decharnees, ses escrots, et ses commercants plus baleze que le meilleur des VRP francais, j'y ai longe le Nil qui m'avait decu a Cairo et qui ici m'a etincele, ce fleuve magique envers lequel notre humanite a une dette pour l'eternite.
    J'ai vu MariLou, une francaise qui prend le bateau que je veux prendre le lendemain (y en a qu'un par semaine et c'est le seul moyen d'entrer au Soudan), mais j'ai vu que ca s'annonce coton parceque j'ai vu qu'il y a plus de billet et que meme en passant en sous-main par des nubiens avec un genereux bakchich, ca a pas marche.
    Le lendemain 9h, j'ai vu l'entree du port d'Assouan sur le Lac Nasser, j'ai vu ce grand portail qui est mon objectif de la journee. Je me suis vu courir d'un coin a l'autre de ce grand parking sous un soleil de plomb et une chaleur intense ( j'dirais bien dans les 40 ), avec mes quasi 25 kg sur le dos. J'les ai vu me dire tout le temps LA LA LA (non non non), j'me suis vu insister comme jamais, j'les ai vu en faire autant me disant de revenir demain acheter un billet pour la semaine prochaine, j'ai vu qu'j'les leur brisais, j'ai vu qu'j'm'en foutais. J'ai vu MariLou passer et m'aider, j'ai vu qu'je m'decourageais, j'ai vu qu'je m'reencourageais, vers 14h30 j'ai vu un militaire s'approcher du portail et j'ai vu les Soudanais qui attendaient comme moi se ruer sur lui, j'ai vu qu'j'en ai fais autant, j'me suis vu jouer des coudes dans la foule, chose dont j'me croyais pas capable, j'ai vu qu'si j'suis passé, c'est grace a mon passeport etranger. J'ai vu le type, qui toute la matinee m'a decourage, me vendre un ticket après avoir fait passer pleins de types devant moi (sans commentaire). J'ai vu que j'courais pour atteindre ce ferry tant espere et qu'une fois dessus il est parti plus de 4 heures après.
    J'ai vu que le ferry etait veritablement bonde, mais qu'c'est pas moi qui allais m'en plaindre, j'ai vu qu'on avait du mal a s'y deplacer tant il y avait de gens, de bagages, de marchandises, ... Un vrai bateau africain ! (utilise jusqu'a la trogne, y a pas de gachis). J'ai vu Mohamed, un gosse de 10 ans qui se ballade partout dans le bateau, faisant delirer tout le monde, il s'est approche de moi a un moment et puis finallement ca a dure longtemps, et j'ai vu qu'on s'est mis a delirer ensemble sur des tas de trucs, qu'on arrive a se dire qu'avec des gestes et des regards, j'ai vu que ces moments c'est magique et que meme si j'envie MariLou qui parle un arabe parfait, on peut quand meme se comprendre si on a pas le meme langage, mais j'ai vu que c'est quand meme beaucoup plus facil de le faire avec des enfants dont l'ame n'est pas encore pervertie de prejuges. J'ai vu les etoiles en dormant sur le pont, j'ai vu des centaines de gens allonges partout dans les endroits les plus insolites pour dormir, j'ai vu qu'c'est marrant a voir, j'me suis vu les enjamber pour parvenir a me trouver moi-meme un petit bout de couche. Cette nuit la, j'ai vu que je revais que le bateau coulait (sans deconner ;) A mon reveil, j'ai vu que j'allais avoir un serieux probleme de flotte, parcequ'hier, sous la chaleur, j'ai pas eu le choix, j'ai du boire. J'ai vu qu'apres plusieurs heures a me retenir sentant la soif, cette sensation horrible, prendre le pas sur moi, j'ai vu qu'j'avais plus le choix et qu'je me suis resigne a boire l'eau de la fontaine du bateau. J'ai vu AbouSimbel, du pont, le tombeau de Ramses II sauve des eaux avant la construction du barrage qui a une fois pour toutes dompte le Nil. J'ai vu qu'c'est par lui qu'avec l'Egypte on s'dit au-revoir.
    J'ai vu une horde de militaire en tenue comme en civil penetrer dans le bateau a l'ouverture des portes, j'ai vu que je pourrais pas en sortir comme ca et qu'il fallait presenter son passeport et repondre a des questions debiles (est ce que je suis un terroriste, est ce que j'veux aller dans le darfour : j'mets au defi quiconque de vouloir plaisanter) et j'ai vu que j'ai enfin pu fouler le sol soudanais.
    J'ai vu la chaleur enorme et sous son zenith, le soleil te donne l'impression de t'ecrabouiller d'un coup. J'vous decris pas toute les etapes de la frontiere, mais c'est galere : Lydie j't'envoie un mail pour te decrire tout ca. Juste vous dire que j'y ai revu Mohamed avec un de ses copains, on s'est encore marre et au moment ou j'montais dans dans une voiture pour atteindre Waddis Halfa, j'l'ai vu s'approche de moi en me tendant un bout de papier sur lequel il avait marque un numero de telephone, faisant l'effort de l'ecrire a l'occidental et ca se voit qu'il a eut du mal. J'ai vu que j'avais rarement ete aussi touche, j'ai vu qu'il est des sentiments que seul un enfant peut generer. J'ai vu qu'c'est pour ca qu'un enfant c'est sacre. Maudits soient ceux qui n'le comprenne pas, pas besoin d'education ni de morale pour integrer certaines evidences.
    Dans les guides, Waddis halfa est decrite comme un bout du monde. J'ai vu qu'y a carrement de ca : bien qu'y a quand meme pas mal de commerce. J'ai vu des rues qui sont des espaces entre 2 maisons et des espaces entre 2 maisons qui sont des rues, le tout de terre battue au milieu du desert. J'ai vu une grande gentillesse chez les gens qui m'invitent a leurs tables et j'ai vu que j'en serais deconcerte en en constant le contraste avec Khartoum. J'ai vu que le soir meme je parvenais a prendre le bus que tout le monde deconseille et qui traverse le desert sur les 2/3 du parcours pour atteindre la capitale. Mais qui a cependant l'avantage d'etre plus de 2 fois plus rapide que le train
    J'ai vu, en m'y installant, que les fauteuils etaient tres moelleuux, j'ai vu qu'il m'aura pas fallu plus de 2 mn ( et quand j'dis 2 mn ca s'rapproche plus des 30 secondes) pour comprendre pourquoi : je m'suis vu agite, secoue, bringbale, dans tous les sens comme j'l'avais jamais ete. Le bus, c'est bien un bus , mais un bus 4/4 (ma petite Rafi, ton pere aurait paye cher pour faire c'que j'ai fais) il traverse le desert a toute allure et c'est au sens propre que j'ai vu qu'il fallait avoir l'estomac putain d'bien accroche, j'ai vu qu'c'etait extremement physique, d'autant que je suis tout au fond, a la place des cancres et qu c'est la qu'ca secoue le plus. Un coup on a fait un tel bond que j'ai vu qu'j'ai touche le plafond et j'ai vu qu'c'etait le cas de la moitie du bus d'ailleurs. J'ai vu certains petits trucs : primo : tu contracte tes abdos et tu ne les relache jamais, tu sais jamais quand une secousse plus violente que les autres va pouvoir te faire gerber en te decrochant le coeur ou les visceres, et tu t'endors pas parceque le reveil c'est un uppercut dans le foie (j'y ai eu droit et j'ai pas fait le malin) Deuxio : tu contracte les fessiers, deja ca t'les muscles et c'est ces dames qui en seront contentes, mais surtout, ca te protege le coccis : on sait jamais et ce serait con de se faire rapatrier pour une connerie pareille. Tertio : tu pousses le siege de devant avec tes bras pour plaquer le dos a ton dossier c'qui diminue un peu l'intensite des secousses. Une vraie seance de muscu, pour le physique comme pour la patience parcequ'au bout de quasi de 18h de ce regime , j'ai vu qu'j'etais content d'atteindre un semblant d'asphalte.
     On etait parti a 22h et j'ai vu qu'y avait qu'un seul chauffeur, alors au beau milieu du desert, on s'est arrete 2-3 h pour qu'il dorme et j'ai revu les etoiles sans lune des centaines d'etoiles filantes m'auront defile devant les mirettes, un pied fenomenal d'autant qu'c'etait la surprise complete.
    J'ai vu qu'j'ai vite arrete de compter le nombre de fois qu'on s'est enlise. Le lendemain, dans la chaleur que vous pouvez vous imaginer, dans un vehicule sous le soleil du desert, j'ai vu et rencontre ABUB, ce vent qui traverse le centre du pays maintenant en suspension des quantites faramineuses de poussiere et qui parfois se transforme en tempete de sable : je pense que j'en ai vu un bel exemplaire. Je sais pas comment j'avais fais, mais j'm'etais assoupi une petite heure je pense, quand reveille par une secousse, j'ai vu un enorme nuage de poussiere dans le bus, j'ai vu que tout le monde gardait le silence, les yeux demi-fermes, la bouche close : ca s'infiltre partout. A la fenetre on distingue plus rien d'autre qu'un immense brouillard beige en perpetuel mouvement.
    Avec moi, au fond , j'ai vu qu'y a les 3 “types-a-tout-dou” (type a tout faire : delire perso, j'trouve qu'ca sonne bien, c'est ceux qui nous desenlisent a chaque fois) avec qui j'ai bien sympathise : Adil, un gorille dont j'me souviens plus du nom ( j'l'ai marque dans 2 (c'est comme ca qu'j'ai baptise mon travel book a Rachitane) mais je le retrouve pas) et surtout avec Alex , qui, appreciant mes efforts , pour parler arabe, a entrepris sous les deluges d'Abub de me l'enseigner. Je l'ai vu prendre une patience infinie pour m'apprendre certains mots , la description du corps, les animaux, la famille, et puis de fil en aiguille, j'l'ai vu sortir un livre de poemes d'Amour arabe ainsi que son carnet intime ou il ecrit des poemes pour sa Femme, j'ai vu qu'j'ai trouve ca d'une beaute hallucinante, j'ai vu qu'j'ai croise un romantique comme moi dans un desert de caillasses et de sables, on est peut-etre plus nombreux que c'qu'on croit ? Mais j'ai vu qu'c'etait pas fini, j'l'ai vu sortir son album photo ou j'ai vu sa famille , ses potes, son ecole, son armee, et puis son fils : Deng, quand il en parlait, j'ai vu qu'il avait une flamme dans les yeux, une superbe etincelle, qui, l'espace d'un moment a reouvert des cicatrices que je croyaient gueries depuis Rachitane. Quoi de plus beau que cette lueur ?
    J'ai vu qu'a un moment on a fait un arret , et que j'm'y suis fait avoir profondement : on a descendu un type ainsi que toutes ses marchandises qui trainaient partout dans le car, tout s'y est retrouve sans dessus dessous et moi je pouvais plus acceder ni a mes sacs ni a mon eau qui bien que chaude comme du bouillon, etait mon seul moyen de survie. Je me suis donc retrouve a l'avant ou, j'ai vu de superbes paysages et villages soudanais, sous un Soleil couchant comme j'en avais jamais vu, j'ai pourtant vu que j'en ai pas profite a sa juste valeur. J'ai vu la soif faire son apparition, tres rapide et sans doute amplifie du fait du stress que j'eprouvais a la sentir venir. J'ai vu ma bouche s'assecher, puis des glaires tres epaisses se deposer partout notamment du palais jusqu'aux trefonds de la gorge, ca t'empeche de respirer et de deglutir correctement, mais de toute facon vu le peu d'salive que t'as tu l'fais pas souvent (de deglutir). Et une fois cette phase passee, tu vois les brulures commencer, surtout sur le palais et peu a peu ca t'prends la langue et la ca fait reellement mal d'autant qu'tu sais pas ou la mettre dans ta bouche parc'que partout ca t'brule. C'est horrible et une des epreuves les plus dure de toute ma vie elle prendra fin au bout de 4h a un arret pour prendre de l'essence, 4h pendant lesquelles je constatait toute cette eau qui se vidait de mon corps par la sueur, pendant lesquelles je m'suis vu rager de pas avoir penser a prendre des chewinggum qui m'auraient, fais saliver, j'me suis chercher un objet a m'foutre dans la bouche ( vieille ruse indienne ), mais tout c'que j'ai trouve c'etait une piece dont je n'ai pas pu supporter longtemps le gout metallique. J'ai vu qu'la seule musique qui a reussie un peu a me deconcentrer alors a ete ManoSolo, avec sa voix d'australopitheque, merci Richard.
    Et puis apres avoir vu un nombre de checkpoint hallucinant ou j'ai vu les militaires faire leur numero pour tester si j'suis un espion me demandant 15 fois ma nationalite et analysant mon passeport comme un billet de 500 euros, apres avoir vu Adil et Alex me dire de me mefier du “manager” du bus parcqu'il etait dangereux, apres avoir vu un soudanais m'offrir le repas du soir et apres avoir dormi quelques heures sur une paillasse , j'ai enfin vu Khartoum. Apres 35h de bus 4/4. Je suis content d'l'avoir fais, fier meme, mais j'ferais pas ca tout les 4 matins.
    Khartoum, j'ai vu qu'j'vais y voir que j'vais plus rien y comprendre . Tout c'que j'avais cru integrer du Soudan pendant ces 48 premieres heures , leur generosite, leur sympathie, leur humour et leur facon de rigoler les uns avec les autres, j'ai vu tout ca disparaitre en quelques heures.
    Je prends un taxi, un putain d'encule de taxi dont j'ai zappe d'negocier le prix de la course avant de rentrer dedans, et qui va devenir la premiere evidence que pour nombre d'entre eux , j'suis un putain d'encule de blanc, une putain de vache a traire des dollars, associe a un putain de mecrean , j'vais sentir le racisme dans les yeux des gens qu'je croise. Ca fais drole (facon de parler ) j'vous promet et de retour en France j'eclatte le premier fils de putte d'encule de raciste qui se presente devant moi. J'ai vu des mollards atterir devant mes pieds alors que des bandes de bonhommes me regardent passer comme si j'etais une merde en me testant pour voir si j'vais soutenir le regard (j'ai beau etre fier, j'suis pas con). J'ai vu ceux qu'essayent de faire peur avec leurs yeux et ceux qui les detournent sur ton passage pour ne pas les souiller. J'ai vu qu'j'vais pas m'etendre plus sur ce sujet pour le moment, d'autant que cette reaction est en partie due a nos putains d'encules d'ancetres blancs qui s'croyaient superieurs, role positif de la colonisation : mon cul ouais !
    Apres avoir vu 3 bureaux differents (j'imagine que c'etait fait expres pour justifier la course de c't'encule), pour me faire enregistrer (je dois le faire dans les 3 jours suivants mon arrivee il me reste 24h sauf que demain c'est vendredi et c'est ferie ), j'ai vu qu'ca serait pas si simple. Alors je vais jusqu'au bureau de l'Unicef de Lena (une japonaise que j'ai rencontre sur “couchsurfing” et qui m'heberge pendant mon sejour ici).
    J'ai vu Lena, et elle quand elle m'a vu elle a eclate de rire : j'ai des cernes qui m'tombent jusqu'aux joues, j'ai pas pris de douche depuis Assouan et Abub s'est charge de me colorier en beige de la tete aux pieds, mes mains, mes bras et mon visage sont limite boueux pour avoir voulu me les laver a l'eau avec cette couche de poussiere sur moi. J'ai vu qu'j'ai absolument pas pense a prendre une photo, dommage ca l'meritait. J'ai vu que comme elle me le disait dans un de ses messages, je suis devenu une Dustball.
    J'ai vu qu'elle a pris son ap-md et m'a emmene chez elle ou j'ai pu prendre une douche et j'ai vu que rarement j'en ai autant apprecie une et que rarement j'me suis senti aussi propre qu'en en sortant : j'ai vu qu'c'est parfois les contrastes qui font aimer et detester les choses.
    J'ai vu que Lena a voulu m'aider a me faire enregistrer, mais j'ai vu qu'ca n'a pas marcher (il faut 2 sponsors soudanais, et comme je suis pas dans un hotel, c'est pas simple, finalement, c'est l'unicef, qui 2 jours plus tard se portera garente pour moi) mais sur la route pour y aller, j'ai vu qu'on avait pris un taxi qui avait des couilles sans doute un peut trop remontees. On s'est fait controler et comme il devait avoir un permis qui devait ne plus etre a jour, j'l'ai vu faire le malin en empechant le flic de prendre son permis. En une seconde la tension est montee le flic avait la main sur l'AK47, et ca a commence a gueuler, comme jamais j'l'ai vu , on est sorti tres lentement du vehicule pour aller en chercher un autre, j'ai pas entendu de detonation, mais j'avoue que je la guettais, il me semble aujourd'hui qu'elle avait pas forcement tant de risque que ca d'arriver.
    Le lendemain, on est alle prendre le petit-dej avec des expats, j'y ai vu une tension certaine et une sorte d'apprehension stressante avec laquelle ils vivent et ils travaillent. D'autant qu'ici l'UN bien que tres presente est haie (il faut dire qu'elle dispose de moyens logistiques tels que c'en est limite outrageant en comparaison de la pauvrete de la population : je ne dis pas que ces moyens ne sont pas necessaires, c'est juste une impression) J'y ait entendu parler des emeutes antioccidentales (c'est comme ca qui l'ont ressenti) d'il y a 1 an. J'ai vu que depuis 1 semaine l'Unicef est interdite d'acces au Darfour, autant vous dire que j'ai vu que la situation etait tendue.
    J'ai vu qu'en ce Vendredi, j'ai entendu les preches, ils sont extremement violent, et on sait de par leur tonalite qu'il ne parle pas d'un livre sacre.
    Le soir meme on sort faire des courses avec Lena juste a 200 m y a un petit commerce. En traversant la route, j'ai vu un gamin de 14-15 ans, qui marche, j'ai vu qu'il a tourne la tete vers moi, je lui est fais un signe de tete . Je l'ai vu ecarquille les yeux, hurler comme si il risquait de mourir dans d'affreuses souffrances et partir en courant sur une 20aine de metres, moi j'ai cru qu'y avait quelquchose derriere moi, mais j'ai rien vu. La j'l'ai vu ramasser des pierres dont chacune d'elle peut nous exploser le crane, d'abord etonne et ne comprenant pas, on continue d'avancer, mais on le voit se preparer. J'ai vu que Lena ne savait pas quoi faire (c'est la premiere fois que ca lui arrive) , moi ce pays je le connais pas, si on continue d'avancer, est-ce que le reste de la rue va nous caillasser aussi ou est-ce qu'elle va venir lui mettre un tarte ? Je sais pas donc on fait demi-tour. J'ai vu que j'avais pas eu le temps d'avoir peur, mais qu'apres, en revoyant la scene dans ma tete, et en constatant qu'ici c'est la peine de mort pour qui se drogue, selon moi, ce gosse, la tete embrumee par les prieres haineuses du jour, a vu Satan en moi, je l'ai terrorise, reellement, et pour lui, prendre ces 2 caillasses, c'etait un acte de bravour. Et la j'ai eu peur pour Vous, Lydie, Richard, c'est dans ce contexte que le lendemain je vous envoie ce mail apres 48h a Khartoum. J'ai eu un putain de mauvais pressentiment a votre encontre, rien ne se passe par hasard c'est ce que j'ai compris depuis 6 mois et ce sentiment je l'ai ressenti pour moi qu'apres, c'qui n'est pas normal aussi genereux que j'puisse etre. Preparez vous un plan B quant au Soudan surveillez le comme l'huile sur le feu. J'ai pas trouve plus d'info sur ce changement de forces de paix au Darfour et a l'ambassade, la fonctionnaire (ce n'est pas un compliment) qui m'a repondu, n'en savait pas plus, la seule chose que j'ai pu en tirer c'est que vous pouviez aller voir le site internet du ministere des affaires etrangeres.(trop aimable, tu peux changer de pays, les fonctionnaires francais ils changent pas)
    J'ai quand meme vu que peu a peu j'arrivais a creer des relations (commerciales) sympas avec quelques soudanais. Par contre, j'ai vu que le Soudan est un pays tres cher (embargo oblige). Malgre que j'ai acquis une certaine patience et experience dans la negociation, j'ai du limiter fortement mes deplacements et la semaine qui vient de s'ecouler a ete enormement consacree a l'ecriture.
    J'ai vu que j'ai prevu de quitter Khartoum en ce 8/07, que j'ai deja acheter le ticket de bus. J'ai vu qu'j'etais presse d'arriver a Djibouti, que j'etais fier de participer a ce si noble projet qu'est celui de la spiruline, j'ai vu que pour moi et etant donne mes ambitions professionnelles, comme j'te le disais Kaze, c'etait comme la chance de ma Vie.
    Avant d'partir, et quelques heures apres t'avoir eu au telephone Papa, j'ai voulu vous envoyer le “j'ai vu 3” et vous rassurer de mon etat d'esprit du dernier mail. J'ai vu que je sais pas pourquoi la derniere fois j'ai pas pu ouvrir ma boite caramail, j'ai vu que je sais pas pourquoi en ce 7/07 j'ai d'abord ouvert cette boite ci et j'ai vu que je sais pas pourquoi Madhi (mon contact a djibout) m'a ecris sur elle alors qu'il l'avais toujours fais sur celle d'AOL, toujours est il quand ouvrant le Mail qu'il avait envoye alors que je parvenais a monter sur le bateau, j'y ait appris que ma participation au projet etait annulee, et que ni l'ADR, ni le ministere de la sante ne financait ma participation au projet, et a Djibout, la vie coute chere. J'ai vu qu'j'etais desempare, j'ai vu le ciel me tomber sur la tete et mon cher Saddiki, mon tres tres tres cher Guigui si j'avais pas vu ton “j'ai vu”(c'est pas bien de copisser les copains) juste apres je crois bien qu'j'aurai pete un plomb. J'ai vu qu'cette fois ci mes yeux se sont pas contenter de perler, et tout en reflechissant a c' que j'pouvais faire, j'ai ecris le “j'ai vu 3” qui apres 3h d'ecriture s'est efface sans que je puisse vous l'envoyer. J'ai vu que des 7 capitaux, la Colere est sans doute mon principal peche, j'ai senti mes muscles se tendre, mes yeux s'assombrir,une rage de psychopathe, et je pese mes mots, m'envahir, j'etais pret a tout detruire dans ce putain de bar de cette putain de ville de ce putain de pays, et j'ai vu que si la nature m'avait pas dote d'une sacree force de nerfs, c'est ce que j'aurais fais. J'ai vu que juste a temps j'me suis ressaisi, voyant les autres clients me regarder bizzarement. J'ai vu qu'j'ai tout remballe sans vous tenir au courant.
    A mon retour, chez Lena, j'ai vu celle-ci me prendre dans ses bras, comme si elle savait, alors que ca faisait des heures qu'elle parlait avec Francesca, qui est en train de vivre une rupture tellement semblable a la mienne que s'en est etrange, sauf que j'ai vu qu'elle c'est encore pire et j'ai vu que des fois les Hommes qu'on est sont des putains de “bastard” comme dit Lena. Les Femmes sont guere mieux c'est ce que j'ai vu et j'ai vu qu'c'est l'Homme en general qu'est un putain d'encule d'egoiste, meme au sein d'son couple.
    Je me suis assis sur mon lit, me regardant dans le mirroir, j'ai vu mes larmes couler silencieusement et perler sur ma barbe, j'ai vu que c'est comme ca qu'j'ai quitte Paris, j'ai vu QUE C'EST PAS COMME CA QU'J'Y REVIENDRAI . SI LA VIE VEUT FAIRE DE MOI UN PUTAIN DE RATE VA FALLOIR QU'ELLE EN RAJOUTE UNE COUCHE J'L'EMMERDE ELLE ET SES PUTAINS DE CONSEQUENCES DE MES COUILLES, J'T'EMMERDE PUTAIN DE SOUDAN TU CROIS QU'APRES AVOIR CONNU CHEZ TOI LA SOIF, LA PEUR, LA HAINE RACIALE, ET LA VIOLENCE TU CROIS QU'TU VAS POUVOIR ME FAIRE CONNAITRE LA DESILLUSION ET ME FAIRE FUIR COMME UN PUTAIN D POLTRON NON !!!!!!LA C'EST TOI QUI M'A PAS BIEN VU !!!!!!!!!!!!!!! OH J”TENDRAIS PAS LA JOUE GAUCHE NON!!!!!!!!!!! MOI J”VAIS T'SOIGNER TON PUTAIN D'POING!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Tu t'debarrassera pas de moi comme ca!!!!!!!!!
    Lena me prete son telephone et j'ai vu qu'j'ai appele Mohamed un type d'MSF que j'avais eu au telephone dans la semaine, j'lui explique ma situation et  j'lui demande si il a besoin de quelqu'un, il me donne le phone de la boss d'MSF France au Soudan , j'l'appelle, j'ai rendezvous avec elle demain (9/07).
    Je suis infirmier , j'veux faire de l'humanitaire, c'est d'ailleurs la seule raison qui m'ait fait tenir ces 4 putains d'annees d'etude, j'suis en Afrique, au Soudan, un pays en guerre, j'peux m'rendre util et j'ferais tout pour.
    J'ai vu qu'tous les matins depuis 4 mois j'me leve le matin avait une putain de rage dans ma tete , mon Coeur et mes couilles que j'contiens du mieux qu'je peux par mes ecrits mes lyrics et mes dessins. J'ai vu que j'lacherais pas la bride de ma vie comme ca.
    Oh! J'saurais m'avouer vaincu si j'le dois, mais pas si facilement Amene toi putain d'destin j't'attends et d'ici la j'reste au Soudan.
    J'ai vu la sharia, j'ai vu qu'ici une femme enceinte non-mariée (même si c'est suite à un viol) se fais lyncher jusqu'à la mort parfois, j'ai vu des enfants de quelques mois abandonnés dans les rues et qu'les orphelinats étaient pleins à craquer à cause de ça entre autre . J'ai vu aussi, avant mon départ, que quand on vous traite comme des reines, les filles, vous nous faites des petits dans le dos, alors j'ai vu qu'j'avais pas de réponse à cette question : Y a-t-il un juste milieu entre ces monstres abjectes de cruauté que nous les Hommes on peut être et ces bonobos dégoulinantes de sperme que vous les Femmes vous pouvez être ?
    J'ai vu que dans ce champ de bataille qu'est la vie, on peut pas se contenter d'un bouclier, j'ai vu qu'il m'aura fallu du temps pour sortir mon excalibur de son rocher, mais j'ai vu que maintenant que c'est fait j'suis en train de l'aiguiser et croyez moi, c'est pas d'Amour qu'est faite ma pierre à affûter.
    J'ai vu que Marita la boss d'MSF m'a dit de lui envoyer un CV et une lettre de motivation et qu'elle les transfèrerait aux autres bureaux, d'MSF et des autres associations,j'ai vu qu'j'avais décider de craquer ce qu'il me restait de dollars pour prolonger mon visa et tenter ma chance, j'ai vu que peu à peu je me mettais à rêver de réussir a devenir un expat' d'une ONG, dans un pays en guerre moins de 8 mois apres mon diplôme, j'ai vu que même si c'est un des objectifs intermédiaire auquel je veux parvenir, je sais qu'il est dangereux de bruler les étapes, surtout celles-ci. J'ai vu que pourtant je pensais pas avoir le choix.
    J'ai vu que c'est dans ce contexte que j'arrête de fumer au Soudan, parceque ma situation financière est telle que à 1 dollar le paquet je peux pas me permettre, j'ai vu que si j'y arrive, alors toi aussi Richy tu peux atteindre ton objectif. J'ai vu que je pensais à toi a plusieurs milliers de kilometre de là, j'ai vu que quelquesoit les galères que je traverse, elle seront jamais aussi dure que l'épreuve que tu sais que tu dois franchir, j'ai vu qu'je sais que tu peux y arriver, n'oublie jamais de te regarder avec fierté, tu le mérite.
    J'ai vu la finale, j'ai vu qu'on méritait 100 fois la victoire, j'ai vu qu'à chaque finale, décidément Zidane savait magistralement jouer de la tête, j'ai vu qu'c'était un Roi un vrai quoiqu'on en dise et que je lui lève mon verre. J'ai vu pour une fois un italien se rouler par terre avec des raisons de le faire. J'ai vu qu'on peut pas en vouloir à Trezeguet, lui dont le père était clandestin et qui a sauvé sa famille de l'expulsion parcequ'il avait un don pour le ballon rond. J'ai vu que je regrettais que cette coupe se finisse déjà parceque j'ai vu que c'était bon de savoir qu'à plusieurs milliers de km les uns des autres, à la même seconde, on avait la même réaction.
    J'ai vu que ce soir là à l'ambassade d' Allemagne où je regardais le match, je me suis pris une cuite avec Stéphane un expat' du pétrole, j'ai vu que dans ce pays, pour ça tu peux finir en prison. J'ai vu qu'il fallait qu'j'arrête de faire le con avec mes gamineries.
    J'ai vu qu'j'ai rempli un CV surgonflé à 300 000 bars, que j'ai écris une lettre de motivation qui ressemblait plus à une bouteille à la mer et que je les ai envoyé plein d'espoirs. Juste après les avoir envoyer, j'ai vu ce messages de Madhi qui me dis de venir à Djibout' qu'il s'est arrangé et que je participerais bien au projet.
    J'ai vu que depuis quelques jours je courrais dans le noir complet, avec pour seule sensation le sol sous mes pieds, après avoir perdu la lueur qui me faisait avancer. J'ai vu qu'à peine j'arrive à courir tout droit, une lumière semblable à un soleil à son zénith m'éclaire en pleine gueule, j'ai vu qu'c'est guère mieux que le noir complet.
    J'ai vu qu'je suis perdu, jouer la carte des brulures d'étapes ou celle de la fin du voyage et de chaque chose en son temps ?
    J'ai vu ce que c'est qu'être un Homme, c'est prendre une décision sans savoir si c'est la bonne et en en assumant les conséquences.
    J'ai vu que jusqu'ici les décisions que j'avais prise, à part celle de donner mon cœur, avaient été des battements d'aile de papillon et qu'en cet instant c'est un aigle qui m'emportait, à moi de décider de la direction.
    J'ai donc décidé de partir à Djibouti, départ le 16 juillet et si tout va bien le 17, le jour de ton anniversaire Kaze, j'entrerais en Ethiopie, le pays des rastas.
    Point
    Ce soir là, j'ai vu la pleine lune, j'ai vu que la dernière fois que je l'avais vu j'étais à Rachitane et que j'm'était dis que je la reverrai d'Addis Abeba. J'ai vu qu'j'étais en retard.
    Je me suis vu hurler, comme un loup, sous son halo.

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  • J’AI VU 2

     

    J’ai revu Cairo

    Et j’ai vu les administrations des ambassades, j’ai vu qu’j’ai galéré pour parvenir à les trouver et j’ai vu qu’j’ai dû trotter pour réunir tous leur papiers . Y en a même un que j’ai dû aller chercher au consulat français, l’espace inutil de l’attente que j’y ai passé je me suis cru de retour en France. J’ai vu qu’à cause de ça j’perdais une journée parc’qu’à mon retour, l’ambassade était fermée : J’ai vu qu’le sang froid c’est parfois difficil à conserver !

    J’ai vu que les Egyptiens sont d’une gentillesse incroyable, j’ai vu tous ces taxis qui rigolaient quand je tentais de leur parler arabe, j’ai vu ce p’tit vieux qui marchait, avec une canne, courbé en deux, et qui m’a accompagné sur quasi 2 km jusque devant mon ambassade paumée , pour faire demi-tour après de sa démarche lente et tranquille. J’ai vu tous ces gens qui te disent « Welcome in Cairo » sans raison et sans rien réclamer, j’ai vu ceux qui te regardent avec le sourire et ceux qui t’ignorent, ceux qui te parlent pour t’arnaquer et ceux qui viennent à toi juste pour parler.

    J’ai vu qu’ici les français sont appréciés, mais j’ai aussi vu que plus ma barbe poussait, plus je passais pour un ricain : les gars faut qu’vous arrêtiez d’ m’appeler mollah omar (m’appelé pas non plus george bush, s’il vous plait, un peu de respect).

    En tout cas, j’ai vu qu’leurs croyances changent vite quand ils entendent mon anglais, j’ai beau faire des progrès plus que jamais auparavant, j’ai vu qu’il va encore m’falloir du temps, parce que c’est franchement pas très probant.

    J’ai vu un quartier pauvre, par hasard, en vaquant à droite à gauche. J’ai vu qu’j’avais rien à y foutre, moi blanc et les poches pleines, mais que personne ne m’l’a fais ressentir. J’ai vu qu’dans le Fond la Vie y est comme partout, la même avec des différences de Forme.

    J’ai vu ce type passer en courant comme s’il avait la mort aux trousses, avec dans ses bras un sac, quelques secondes plus tard, j’ai entendu quelqu’un crier.

    J’ai vu qu’j’avais d’la chance de voyager pendant la coupe du monde, j’ai vu que le foot (comme la musique) est vraiment un langage universel et qu’ même sans se parler on pouvait rigoler ensemble. Mais étant donné la fabuleuse prestation française, j’les ai vu s’foutre de ma gueule.

    J’ai vu les enfants des rues, j’les ai vu m’sourire, c’est magique. (c’est à Katmandou (népal), qu’on dit que l’âme de la ville vient des enfants qui y errent). J’les ai vu rassembler le peu que j’leur donnais, et se serrer les coudes dans la difficulté, j’les ai aussi vu s’battre, c’est violent ils font pas semblant. J’ai vu mes entrailles se serrer, j’ai vu que j’repensais à cette chanson d’akhénaton : « Je ne suis pas à plaindre » (j’ai vu qu’j’l’avais dans mes Cds, merci Dj Aries).

    J’ai vu une cathédrâle soudanaise magnifique (d’extérieur ça ressemble à un tronc de chêne dont le sommet s’éclatte comme une couronne), j’y ai prié pour Nous, j’y ai même pardonné.

    J’ai vu un concert de musique traditionnelle arabe avec des musiciens incroyables et des derviches tourneurs, y’en a un qui a tourné pendant près d’ ¾ d’heure, pour s’arrêter les pieds joints le sourire et pas un pèt’ de jeu, comme dit Lydie s’est pas un métier qui s’improvise ( tu t’vois toi derviche intérimaire ? le sac vomitif serait un outil de travail(désolé, j’ai pas pu m’en empêcher :) ).

    J’ai vu qu’j’étais un taré de m’embarquer dans un voyage de 3000 km avec une mini guitare sur le dos, d’autant qu’j’sais pas en jouer, mais j’ai vu qu’si c’est pas maintenant qu’j’apprends, ce sera jamais. On s’est rencontré rue Mohammed Ali j’lai donc baptisé la BOMA YE, j’ai hâte de vous la présenter.

    J’ai vu une fabrique d’objets nacrés, j’ai vu la coloration du coton dans une baignoire pleine de colorant, j’y ai vu un type qui s’y était crâmé la main quelquechose de méchant, elle était bleue.

    J’ai vu ce peuple égyptien que j’aurais aimé mieux connaître, j’les ai vu de blancs à noirs en passant par toutes les nuances de mâte, j’ai vu des blonds des roux et des yeux de toutes les couleurs, j’ai même vu un enfant albinos. J’écris ça parc’que franchement j’m’y attendais pas et parc’que comme quoi y a pas que dans nos pays occidentaux où les populations sont très métissées, par contre y à bien qu’dans les notres ou tout est tacitement fait pour conserver la suprémacie blanche. Vive le métissage, c’est beau !

    Vu qu’je quitte Cairo demain et l’Egypte dans 3jours, j’ai vu qu’je sais pas bien quand est-ce que j’vais pouvoir vous réécrire alors portez vous bien et prenez soin de Vous.

    J’ai vu qu’à Khartoum j’allais être hébergé par Yoko qui travaille à l’Unicef, j’vais peut-être bien m’y attarder un moment avant de rejoindre Gedaref, puis de passer la frontière Ethiopienne et là system D jusqu’à Addis Abeba où j’prendrais c’qui est un des plus beau trajet de train du monde jusqu’à Djibout’.

    J’ai vu qu’j’allai mourir de chaud et qu’ça allai pas être facil, j’ai vu qu’je me sens chaud et plus que prêt pour tout franchir.

    J’ai vu qu’Vous m’manquiez à un point qu’Vous pouvez pas imaginer. Mais l’Amour et la Haine sont parfois tellement proche qu’il faut qu’ vous fassiez attention, donnez moi d’vos nouvelles s’il vous plait j’en ai besoin. J’vous aime P… !!!!!!!

    Patou, elle me suis partout, Guigui bon anniversaire, Raf et Mik une grosse léchouille, Mado un Enorme bisou et KAZE, toi-même tu sais !

    Maman, Papa, Jérémie, Ophélie, Vincent, Laëtitia, Alexandre, Michèle, Margot, Agathe, Claude, François, je pense très fort à Vous

    Lydie, Richard MERCI, comme tout les mots celui-ci est grand et petit à la fois en tout cas il est sincère et j’espère un jour vous rendre la pareille : si on se revoie pas avant votre départ, ayez un merveilleux tour du monde, bon courage, and take care !

     

    Koolau : toaregs@aol.com


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  • Saddikis

    Saddiki c’est ainsi qu’ici on appelle un Ami

    C’est donc à vous mes Saddikis qu’en cet instant j’écris

    Bien que ce mot reste selon moi encore beaucoup trop petit

    Et c’est peu dire tant j’aimerais que Vous soyez là dans mes délires

    Quoi qu’Vous y êtes, dans mon cœur, est-ce nécessaire de l’écrire

    Vos rires me manquent c’est ma douleur mais j’avais besoin de partir

    Et Vous et ma Famille rest’raient ma seule raison d’revenir

    En cette Terre qui m’a vu naître, ce Puy d’Dôme qui m’a vu grandir

    Chacun choisi sa Voie l’essentiel c’est qu’on n’perde pas d’vue

    Qu’il faille qu’on reste à portée d’voix face à cet avenir inconnu

    Parfois ça d’mande de prendre sur soi, c’que j’n’ai pas fais vous avez vu

    J’espère que vous n’m’en voudrez pas, ne pas vous avoir trop déçu

    C’est tellement évident qu’on n’ose jamais se l’exprimer

    Qu’on s’aime tout simplement d’un Amour qu’on appelle Amitié

    On a passé de bons moments et ça ne fait que commencer

    On a aussi vécu des drâmes, à Toi ANNA repose en Paix

    C’est p’t’être cette somme de choses qui nous a fais nous rapprocher

    Mais y’a pas qu’ça Vous l’savez , on sait qu’sur Nous on peut compter

    Quelque soit les difficultés, on sait qu’au fond on est pas seul

    Qu’on s’soutiendra toujours et ce même malgré les coups d’gueule

    Gueuler aussi c’est la Vie et la Vie c’est Saddiki

    Syndiqués au syndic’ du syndicat des Saddikis

                                      

                                                   Pour le 9.0.

                                       Soyez prudents, prenez soins de Vous


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